En empruntant des images, des visages de la mémoire collective et de mon univers familier, des généalogies fictives apparaissent.
C’est en collectant puis en archivant ces images, multiples références à l’Histoire de l’Art, et à celle de l’Humanité – des Femmes et des Hommes – puis par assemblage, collage, effaçage et grattage, que des surfaces lisses disparaissent sous des textures sombres et absorbantes, deviennent affres, trous, sortes d’aspérités qui évoquent les non-dits, les histoires manquantes.
Des vides qui prennent la forme de caisses noires, des absences volontaires et involontaires de la mémoire.
A côté du processus des images accumulées et juxtaposées, il y a celui de la saturation, la surface se texture doucement pour rejoindre des codes plus abstraits où des recherches de matières au rendu organique, évoquent des Peaux, Peaux de Chagrin, petits morceaux d’histoires sensibles de notre existence.
Les Palimpsestes traduisent à la fois la fragilité des existences et leurs flux intemporels.
L’image disparait progressivement, et laisse place à un univers coloré, charnel et plastique aux couleurs peaux de poupées.
La Peinture devient Peau humaine.
Delphine Monnereau, 2016